Maîtriser l’art de la négociation d’options : les fondements de la gestion des risques et du capital

Risques associés à la négociation : notions fondamentales

Imaginez que vous projetez de faire le tour du Québec en voiture. Pour illustrer notre propos, disons que chaque type de véhicule que vous pourriez choisir pour ce faire représente une catégorie d'actifs différente, dans le monde du placement. Une berline fiable (que l'on pourrait associer aux titres à revenu fixe) offre une conduite souple et prévisible, sans consommer beaucoup de carburant. Un VUS, à l'image des actions, offre plus de sensations fortes et la possibilité de sortir des sentiers battus, mais consomme davantage de carburant et s'aventure sur des terrains accidentés. Une voiture de sport haute performance (le marché des devises) offre une vitesse exaltante, mais elle exige une conduite experte et comporte des risques élevés.

En matière de placement, on peut dire que la négociation d'options se compare au choix de conduire une voiture de sport sur des routes de montagne sinueuses. L'expérience est grisante, mais elle requiert une maîtrise technique, une attention de tous les instants et, surtout, une bonne connaissance de la gestion des risques.

La règle d'or : le bouclier des 2 %

Considérez votre compte-titres comme une forteresse. La règle d'or de la gestion du risque – ne jamais risquer plus de 2 % des avoirs du compte pour une opération donnée – constitue votre principale défense. Cette règle fonctionne comme un bouclier qui permet de limiter l'ampleur d'une éventuelle brèche dans les murailles de la forteresse. Même en cas d'attaque (la volatilité boursière), les pertes sont contenues et la forteresse (le compte-titres) résiste à l'assaut.

Examinons l'effet de cette règle selon la taille du compte.

Taille du compte Risque maximal par opération (1 %) Risque maximal par opération (2 %) Risque maximal par opération (3 %)
5 000 $ 50 $ 100 $ 150 $
10 000 $ 100 $ 200 $ 300 $
25 000 $ 250 $ 500 $ 750 $
50 000 $ 500 $ 1 000 $ 1 500 $
100 000 $ 1 000 $ 2 000 $ 3 000 $

Cumul des rendements : l'effet de la croissance (et de la décroissance) exponentielle

Les rendements composés fonctionnent comme une boule de neige dévalant une pente. Plus le capital s'étoffe, plus il génère de nouveaux gains à chaque tour de la « boule de neige ». Par exemple, avec un capital initial de 10 000 $ et un rendement de 5 %, le compte atteindra 10 500 $. Un deuxième gain de 5 % ferait gagner 25 $ de plus que le premier, soit 11 025 $ au total.

Cependant, l'effet « boule de neige » fonctionne dans les deux sens : en effet, les pertes peuvent s'accumuler tout aussi rapidement. C'est pourquoi il est essentiel de gérer adéquatement le risque.

Revenir à l'équilibre : la difficile récupération après des pertes

Retrouver l'équilibre après des pertes, c'est comme gravir une colline dont la pente s'accentue à mesure qu'on avance. Plus la perte est importante, plus la pente à remonter est raide. Imaginez le scénario suivant.

Placements Fleur de lys, société fictive du secteur des biens de consommation de base, se lance dans la négociation avec un capital de 10 000 $. Après plusieurs opérations ratées sur des options sur Énergie Étoile polaire, société fictive du secteur de l'énergie, elle essuie une perte de 20 %, ce qui lui laisse 8 000 $. Pour revenir au point de départ, elle doit réaliser un gain de 25 %, une ascension bien plus ardue que si elle avait contenu ses pertes initiales.

Le tableau suivant illustre le parcours du combattant pour se remettre d'un revers.

Perte Gain nécessaire pour corriger la perte
10 % 11,1 %
20 % 25 %
30 % 42,9 %
40 % 66,7 %
50 % 100 %

Préserver son compte face aux pertes en série

Considérez votre compte-titres comme un personnage de jeu vidéo doté de plusieurs vies. Le montant que vous risquez par opération détermine le nombre de « vies » dont vous disposez d'ici la fin de la partie. Si vous misez 10 % par opération, vous n'avez que dix vies. Mais si vous suivez la règle d'or et ne risquez que 2 %, alors vous avez 50 vies.

Imaginons que vous négociez des options sur TechNova Solutions, société fictive du secteur des technologies de l'information. Même en cas de malchance persistante, soit dix pertes d'affilée, si vous limitez le risque à 2 % par opération, vous conservez environ 82 % de votre capital initial. Cette marge de manœuvre vous permet de tirer des leçons de vos erreurs et d'adapter votre stratégie.

La diversification, votre arme secrète contre la volatilité boursière

En bourse, la diversification est comparable à la planification d'un repas équilibré. On ne mange pas uniquement des glucides au souper; il faut aussi des protéines, des légumes et d'autres nutriments pour s'alimenter sainement. De la même manière, en bourse, il est déconseillé de placer tous ses œufs dans un même panier.

Par exemple, au lieu de se concentrer uniquement sur les valeurs technologiques, on envisagera de diversifier ses placements en misant sur différents secteurs :

  1. les services financiers;
  2. l'énergie;
  3. les matériaux;
  4. la consommation discrétionnaire;
  5. les soins de santé.

Répartir les opérations en fonction des divers secteurs, dates d'échéance et directions de vos positions (acheteur/vendeur) permet de réduire le risque que toutes les positions soient touchées par un même événement de marché.

Probabilité et stratégie, tracer la voie du succès

Les différentes stratégies de négociation sont comme des sentiers dans une forêt. Certains sont sûrs mais longs (taux de réussite élevé, faible récompense), tandis que d'autres sont risqués mais potentiellement rapides (faible taux de réussite, récompense élevée). Le tableau ci-dessous présente les risques de pertes consécutives selon la stratégie de négociation adoptée.

Type de stratégie Taux de réussite Probabilité de subir cinq pertes consécutives
Sûre, récompense faible 70 % 0,24 %
Équilibrée 50 % 3,13 %
Risquée, récompense élevée 30 % 16,81 %

 

Gardez à l'esprit qu'il est sage de se préparer à subir au moins cinq ou six pertes consécutives à un certain moment de votre parcours. Une bonne gestion du risque implique de limiter la baisse maximale du portefeuille à 25 %, y compris après ces pertes.

(% de la valeur risquée par opération x nombre de pertes consécutives) < 25 % de la valeur du portefeuille

Par exemple, si vous suivez la règle d'or des 2 % de valeur risquée par opération et que vous subissez cinq pertes consécutives, votre portefeuille accuse une baisse d'environ 9,6 %.

10 000 $ / (1 + 0,02)^5 = 10 000 $ / 1,1041 = 9 057,97 $ (perte de 9,42 %)

Résumé

Si la spéculation sur les fluctuations boursières dans le cadre de la négociation d'options offre des sensations fortes, la clé d'une réussite à long terme réside dans la maîtrise du risque et de la gestion du capital. En respectant la règle d'or des 2 % de valeur risquée par transaction, vous réduisez considérablement le risque de voir une série de pertes décimer votre compte.

Pour une gestion du risque optimale, il est conseillé de répartir les opérations sur plusieurs secteurs (comme les services financiers et les soins de santé), de choisir différentes dates d'échéance et de veiller à un équilibre entre position acheteur et position vendeur. Cette approche permet de créer l'équivalent d'un écosystème sain dans la jungle de la négociation : résilient aux tempêtes et prospère dans diverses conjonctures.

La gestion du risque et du capital, moins palpitante que l'exécution des opérations, demeure le pilier sur lequel repose la carrière des négociateurs à succès. Mettre en œuvre ces stratégies permet non seulement de protéger son capital, mais aussi de s'assurer une croissance durable et la réussite dans l'univers dynamique de la négociation d'options.