Joyeux 150e anniversaire,
Bourse de Montréal!

L’historique de la Bourse de Montréal

La création de solides fondations

Le 1er mai 1832, plusieurs grands commerçants montréalais, dont le brasseur John Molson et le président de la Banque de Montréal, Peter McGill, se rencontrent à l’Exchange Coffee House d’Asa Goodenough, à l’angle des rues Saint-Paul et Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal.

Leur objectif : réunir des fonds pour créer le premier chemin de fer au Canada, le Champlain and St. Lawrence Railroad. Ils versent tous de l’argent et invitent des membres du public à acheter des parts.

Le milieu du XIXe siècle est une période de croissance massive à Montréal, de façon générale, et particulièrement dans le domaine du commerce des valeurs mobilières. Une commission des courtiers en valeurs et en marchandises (Board of Stock and Produce Brokers) est créée à Montréal en 1842 pour favoriser et normaliser la vente d’actions et de marchandises diverses. En 1848, un groupe de marchands locaux mettent sur pied une commission des courtiers (Board of Brokers).

Le mouvement pour formaliser la négociation progresse alors de plus en plus, pour répondre au besoin urgent de capitaux à Montréal, au Québec et dans le Dominion du Canada, comme on appelait le pays en 1867.

Un sens du leadership et une bonne dose d’inspiration ont su faire avancer les choses. Sous l’impulsion de plusieurs courtiers, dont trois des frères MacDougall (Dugald Lorn, Hartland St. Clair et George Campbell), cette commission se transforme pour devenir la Bourse de Montréal (Montreal Stock Exchange), en 1872. Deux ans plus tard, le 28 janvier 1874, la Bourse de Montréal est officiellement constituée par une loi de la législature du Québec en vertu d’une charte spéciale.

On pouvait y lire que cette entité nouvellement créée, ayant ses bureaux à Montréal, avait pour but de fournir et d’encadrer un marché d’échange d’actions. La Bourse était aussi appelée à compiler des dossiers et à publier des statistiques au sujet des affaires de ses membres.

Nous n’avions que 63 actions cotées la première année, et les échanges quotidiens étaient souvent inférieurs à 800 actions; la Bourse comptait alors 40 membres. Mais nous avons grandi sur des bases solides. En 1900, le volume quotidien moyen des échanges était d’environ 7 000 actions et la Bourse comptait 45 membres.

Citation

William Notman, D. Lorn McDougall, Montréal, QC, 1865. I-15623.1, Musée McCord Stewart.

Les tours de l’ambition

La négociation à la Bourse de Montréal nouvellement créée se déroulait alors dans une petite salle de la rue Saint-François-Xavier. Après dix ans, la Bourse s’installe dans l’immeuble Merchants’ Exchange, où les activités se déroulaient au deuxième étage dans un espace d’environ 186 m2 (2 000 pi2).

Comme le marché boursier était effervescent, dès le début de l’année 1900, l’espace ne suffit plus. En 1904, la Bourse déménage donc dans un nouveau bâtiment de grande taille qui reflète son rôle essentiel dans le financement des ambitions d’un nouveau siècle.

Mentionnons au passage qu’entre 1900 et 1915, un total de 34 gratte-ciel sont érigés dans le centre-ville de Montréal, et bon nombre d’entre eux le sont pour loger des entreprises cotées à la Bourse. Cette impressionnante croissance en largeur et en hauteur reflète le statut de métropole de la ville.

Notre nouveau bâtiment, sis au 453, rue Saint-François-Xavier, a été signé par George B. Post, qui avait aussi dessiné les plans de l’immeuble de la Bourse de New York, inauguré un an auparavant. Pendant plus de 60 ans, les appels d’achat et de vente y retentissent.

En 1965, c’est le déménagement dans une tour innovante de 48 étages au square Victoria. À l’inauguration, le 21 octobre 1965, le maire de Montréal Jean Drapeau, le premier ministre du Québec Jean Lesage et d’autres personnalités ouvrent un nouveau chapitre de notre histoire et soulignent avec fierté que la plus ancienne bourse au Canada devient la plus moderne au monde.

En 2018, nous déménageons dans la nouvelle Tour Deloitte, nichée entre deux sites emblématiques de Montréal : la gare Windsor et le Centre BellMD.

Montréal, place financière

L’aube du XXe siècle est marquée par une croissance phénoménale. L’industrie manufacturière montréalaise, une activité qui représente 85 millions de dollars en 1900, en génère près de 200 millions dix ans plus tard. Ce même chiffre s’élève à plus de 550 millions de dollars en 1928.

À cette époque, Montréal est la capitale financière du Canada, ce qui stimule une grande partie de cette croissance. Notre liste de titres s’élargit et les volumes négociés augmentent. En 1907, nous faisons déjà partie des principales bourses du monde, attirant des investisseurs d’ici mais aussi de l’étranger.

Les transactions à la Bourse de Toronto dépassent les nôtres au début des années 1930. Nous continuons cependant à prendre de l’expansion et à innover en réponse aux besoins d’entreprises montréalaises comme Bell Canada, Power Corporation et Rio Tinto (Alcan), contribuant ainsi à la croissance locale, nationale et même mondiale.

Comme beaucoup de nos clients montréalais au fil des ans, nous avons activement saisi les occasions de relier Montréal au reste du monde. L’établissement de connexions stratégiques avec des bourses d’autres pays permet de tisser ces liens.

Le financement d’un pays en croissance

Un brasseur et un banquier, entre autres, se lancent dans les transactions boursières à Montréal en 1832 pour financer un chemin de fer.

Comme le montrent cet exemple et de nombreux autres par la suite, la Bourse de Montréal contribue depuis plus de 150 ans à stimuler l’expansion industrielle et financière du Canada, et par conséquent sa prestance à l’échelle du continent et du monde entier.

Le 30 décembre 1954, James Weir, président de la Bourse, fait état de cet essor dans son discours de fin d’année. C’est notre 80e année, et les volumes de transactions ont battu des records historiques, tout comme le cours de bon nombre de titres. Dans ses commentaires, M. Weir déclare que les bons résultats de la Bourse sont le reflet de la confiance des citoyens dans les perspectives de croissance de notre pays.

Deux ans plus tard, le 16 octobre 1956, le président de la Bourse Henry Norman lance un programme éducatif national visant à éduquer la population canadienne sur la valeur de l’actionnariat et les avantages de participer aux marchés financiers. L’allocution de M. Norman avait marqué le début de son mandat à titre de premier président à temps plein de la Bourse.

La Bourse de Montréal a toujours été un creuset de croissance où les idées novatrices s’allient au capital de risque. C’est une alchimie qui permet d’accroître la productivité et de créer de la richesse dans tous les secteurs, partout au Canada.

L’exploitation de marchés dynamiques et fiables

Grâce à la croissance, aux acquisitions et aux intégrations stratégiques, nous innovons sans cesse depuis 150 ans pour offrir des systèmes de négociation de pointe dynamiques et fiables.

Favoriser la croissance aux divers stades d’évolution d’un émetteur fait sans contredit partie de notre histoire. Entre 1926 et 1933, par exemple, 25 émetteurs sont passés du marché boursier appelé le Montreal Curb Exchange – établi en 1926 pour la négociation d’actions d’entreprises en démarrage – à une inscription à la Bourse de Montréal.

Le 4 juin 1964, nous annonçons une innovation déterminante en déclarant avec audace que nous allions devenir la bourse électronique la plus perfectionnée à l’échelle mondiale. En 1974, année de notre centenaire, la Bourse de Montréal fusionne avec la Bourse canadienne (Canadian Stock Exchange) – l’ancienne Montreal Curb Market – et l’entreprise conserve le nom de la plus grande entité.

En 1975, nous entamons notre transformation vers une bourse de produits dérivés en devenant la première bourse canadienne à proposer des options sur actions.

Le rythme du changement n’a jamais cessé de s’accélérer, ce qui a ouvert la voie à la fondation, en 1975, de la toute première chambre de compensation de produits dérivés au Canada, la Chambre de compensation d’options de Montréal. En 1982, la dénomination sociale anglaise de la Bourse de Montréal passe de Montreal Stock Exchange à Montreal Exchange afin de refléter l’importance croissante des options et des contrats à terme.

Le rythme du changement s’est accéléré rapidement dans les années qui ont suivi. En 1983, la Bourse de Montréal met en place un système électronique d’acheminement et d’exécution des ordres – le système MORRE. C’est là un reflet de notre sens de l’innovation, tout comme ces produits lancés ultérieurement par la Bourse de Montréal :

  • Avril 1988 : inscription des contrats à terme sur acceptations bancaires canadiennes de trois mois (BAXMC)
  • Septembre 1989 : inscription des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de dix ans (CGBMC)
  • Janvier 1995 : inscription des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de cinq ans (CGFMC)

En 1999, nous effectuons une réorganisation des marchés financiers canadiens par laquelle nous devenons la première bourse traditionnelle d’Amérique du Nord à se spécialiser dans les produits dérivés. Nous nous démutualisons et poursuivons notre processus d’automatisation, ouvrant la voie à encore plus d’innovation. Par exemple :

  • 7 septembre 1999 : inscription des contrats à terme sur l’indice S&P/TSX 60 (SXFMC)
  • Avril 2004 : inscription des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de deux ans (CGZMC)
  • En octobre 2005, nous achevons la première phase de mise en œuvre d’un système de négociation exclusif de nouvelle génération, appelé SOLAMD.
  • Novembre 2007 : inscription des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de 30 ans (LGBMC)

Au début de 2008, nous fusionnons avec TSX pour créer le Groupe TMX. Luc Bertrand avait commenté ainsi cette étape passionnante : « Le nouveau groupe va redéfinir les marchés financiers canadiens et renforcer son positionnement mondial. » Voilà qui ouvrait la voie à une croissance accélérée et à une plus large portée de nos efforts d’innovation.

Le lancement des contrats à terme de trois mois sur le taux CORRA (CRAMC) et la réinscription des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de 2 ans (CGZMC) en 2020, puis le lancement des contrats à terme d’un mois sur le taux CORRA (COAMC) en 2023 ainsi que l’inscription des options sur contrats à terme de trois mois sur le taux CORRA (OCRMC) en janvier 2024 témoignent également de notre longue histoire de leadership boursier et d’innovation.

L’engagement auprès des collectivités

Nos fondateurs étaient des personnes influentes. Leur esprit d’engagement continue de faire partie intégrante de notre façon de faire et de notre façon d’être au sein des collectivités dans lesquelles nous vivons, travaillons et faisons du bénévolat, ici ou ailleurs.

George Hees, notre président en 1964-1965, incarnait très bien cet engagement.

Jeune athlète talentueux ayant remporté la Coupe GreyMD avec les ArgonautsMD de Toronto en 1938, M. Hees était aussi un officier décoré de la Deuxième Guerre mondiale. Il s’est présenté avec succès aux élections fédérales de 1950 et a siégé comme député pendant plus de 35 ans. Il a fait partie du cabinet de John Diefenbaker et, des années plus tard, de celui de Brian Mulroney. Il est décédé en 1996 à l’âge de 85 ans.

En 1965, M. Hees a piloté notre déménagement monumental au square Victoria et l’installation de notre nouveau système électronique de cotation et de transmission, le plus performant au monde, avant de retourner à la politique fédérale à la fin de cette année-là.

Les preuves témoignant de notre engagement auprès des collectivités ne manquent pas. Par exemple, sous le leadership de Robert Demers, président de 1976 à 1981, la Bourse de Montréal a été une des premières organisations marraines du concours Les Mercuriades. Ce programme de récompenses, lancé en 1981 par la Fédération des chambres de commerce du Québec, honore les entreprises florissantes de la province.

Chef de file du marché au fil des ans

Depuis 1874, quarante-cinq personnes ont exercé la fonction de président, dont trois pendant deux mandats distincts. Henry Norman a été le premier président à temps plein de la Bourse, à partir de 1956. Louis-Joseph Forget, en 1895, a été le premier des 13 présidents francophones depuis 1874. Le premier président francophone à temps plein a été Michel Bélanger, qui a été en fonction de 1972 à 1976. Depuis le 1er janvier 1972, les neuf présidents de la Bourse ont tous été francophones.

Au cours des 150 dernières années, nos dirigeants assistés de collègues très expérimentés ont su nous guider à travers les guerres, les pandémies, les cycles économiques et les scandales. Nous avons contribué à créer une richesse considérable et d’innombrables emplois au sein du grand écosystème des négociateurs, des émetteurs et des autorités de réglementation. Nous avons également connu les défis liés à l’exploitation de marchés dans lesquels un certain degré de risque est toujours présent.

En 2024, notre équipe est plus résiliente et plus diversifiée que jamais. Ensemble, nous jetons des fondations encore plus solides pour les 150 prochaines années.

Citation

William Notman, Rodolphe Forget, Montréal, QC, vers 1865. V8781, Musée McCord Stewart.

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