Le marché des contrats à terme sur obligations du gouvernement de TMX est florissant

Basé à Toronto, le Groupe TMX commence à récolter les fruits d'une stratégie pluriannuelle qui lui a permis d'élaborer une gamme complète de contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada, puis de l'offrir à l'échelle mondiale grâce à un horaire de négociation prolongé.

Depuis plusieurs années, la Bourse de Montréal (MX), filiale de TMX consacrée à la négociation de produits dérivés, offre un marché aussi profond que liquide pour le contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de dix ans. Cette année, c'est le contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de cinq ans qui poursuit sa trajectoire récente de croissance soutenue, comme en témoigne la hausse de plus de 33 % de son volume de négociation. Quant au contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de deux ans, lancé il y a deux ans à peine, il a vu son volume exploser.

« Le marché canadien est en pleine croissance depuis quelques années, a déclaré Simon Hughes, chef des ventes institutionnelles de TMX. Aujourd'hui, il couvre l'ensemble de la courbe – des contrats sur taux d'intérêt à court terme (TICT), jusqu'aux contrats de 30 ans qui, autrefois, étaient du jamais vu. »

Hughes s'empresse de préciser que les antécédents du Canada, qui a fait ses preuves en matière de placements, y sont pour quelque chose. En effet, le pays jouit d'un marché ouvert et bien établi doté d'une réglementation de classe mondiale au service d'une solide économie du G7. Il souligne toutefois que si le marché des titres à revenu fixe du groupe boursier se porte bien, c'est aussi en raison du contexte macroéconomique qui ne cesse d'évoluer.

« D'un point de vue économique, nous sommes confrontés à une situation unique, indique-t-il. Au cours des dix dernières années, soit depuis la crise financière mondiale, les banques centrales se sont empressées de baisser leurs taux, quitte à tomber en territoire négatif, ce qui laissait peu de place aux investisseurs pour négocier sur le segment à court terme de la courbe. Aujourd'hui, ce problème est révolu.
Les banques centrales ont adopté des points de vue divergents, l'inflation a bondi dans certaines régions du monde, et des pays axés sur les marchandises comme le Canada et l'Australie tirent bien leur épingle du jeu.

Nous observons également des écarts sur le plan des devises. Au Japon, on a atteint le cap des 150 yens pour un dollar, alors que la livre se rapproche du seuil de parité avec le dollar. En d'autres termes, les marchés commencent à générer beaucoup plus d'alpha. De plus, nous assistons à des inversions de courbe du côté des obligations et à des accentuations de courbe sur d'autres marchés, ce qui se traduit par une abondance d'excellentes occasions à saisir.

Le contrat à terme de deux ans était l'un des éléments manquants sur la courbe, et son lancement a fait suite au contrat à terme de cinq ans, qui connaît beaucoup de succès depuis son arrivée il y a environ quatre ans. Force est de constater qu'il est devenu un produit important sur le marché canadien.

L'essor du contrat de cinq ans a demandé beaucoup d'efforts, mais aussi du soutien de la part des banques canadiennes. Comme les prêts hypothécaires sont arrimés sur le segment de cinq ans de la courbe canadienne, nous devions impérativement assurer le succès de ce contrat. C'est ce qui nous a permis d'élaborer des stratégies sur les segments de 5 ans, de 10 ans, de 30 ans et, enfin, de 2 ans de la courbe. »

Sur la période de 10 mois terminée à la fin octobre, on a négocié plus de 4 millions de lots du contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de deux ans (CGZ), ce qui représente une hausse impressionnante de 170 % par rapport à l'an dernier. Rappelons que le contrat n'a été lancé que vers la fin de 2020.

Pour ce qui est du contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de cinq ans (CGF), au cours de la période de 12 mois terminée à la fin octobre, on a négocié 7,5 millions de lots, ce qui représente une hausse de 33,8 %. Du côté du contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de dix ans (CGB), qui est un produit vedette, la bourse a déclaré un volume de négociation stable, à raison de 27,7 millions de lots.

Le contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de 30 ans (LGB), de plus longue échéance, est moins liquide, ce qui ne douche pas l'optimisme de M. Hughes. Il estime que les modifications techniques apportées aux caractéristiques du contrat en font un produit tout aussi prometteur sur le segment à long terme de la courbe.

« Le contrat de 30 ans devrait remonter en force en janvier, compte tenu des modifications apportées à l'option d'atout, qui s'applique au coupon de l'obligation entraînant une livraison physique. »

Hughes précise que la modification des caractéristiques de ce contrat, qui a réduit la période de livraison à un jour, s'est traduite par la reprise de la négociation pour l'émission échéant en mars 2023.

À l'instar des États-Unis et du Royaume-Uni, le Canada est en train de remplacer les taux interbancaires aux fins d'emprunt (« IBOR » en anglais) par un taux dit « sans risque ». Son choix s'est arrêté sur le taux des opérations de pension à un jour (CORRA).

À la Bourse de Montréal, ce changement sonne le glas du contrat à terme sur taux interbancaire, à savoir le contrat à terme sur acceptations bancaires canadiennes de trois mois (BAX), qui est remplacé par un contrat à terme sur le taux CORRA de trois mois.

Hughes ajoute : « Cette année, les contrats BAX ont connu de légères baisses, car nous arrivons à une étape charnière où ils sont remplacés par des contrats sur taux CORRA. »

En effet, pour la période de dix mois terminée à la fin octobre, le volume de négociation du BAX à la MX a reculé de 37 % par rapport à l'an dernier pour atteindre 12,5 millions de lots. Au cours de la même période, le volume de négociation de son produit de remplacement, le contrat à terme sur taux CORRA, a bondi à 210 000 lots.

Ces chiffres devraient continuer de progresser dès le début de 2023, puisque le 9 janvier est l'une des deux dates retenues par le Canada dans le cadre de ses initiatives visant à privilégier l'adoption du taux CORRA. C'est alors que les banques passeront simultanément à la cotation des swaps selon le taux CORRA.

« Le passage au taux CORRA est au centre de nos préoccupations, a précisé M. Hughes. Dès janvier, toutes les banques commenceront à coter des swaps sur le taux CORRA, de sorte que la transition prendra son essor au cours des trois à six prochains mois.

Déjà, les volumes commencent à prendre de l'ampleur, comme en témoigne l'intérêt en cours des contrats sur taux CORRA, qui dépasse les 30 000 lots et continue d'augmenter. Pour sa part, le contrat BAX affiche un intérêt en cours d'environ 750 000 contrats, mais il reste encore beaucoup de travail à faire en attendant que le virage s'opère sur les swaps. »

Que pense M. Hughes des possibilités que présente la transition vers le taux CORRA pour TMX? « Les fonds ciblant surtout l'Europe pourraient opter pour les contrats sur taux CORRA, auxquels ils n'auraient pas nécessairement pensé avant, partant du principe que le Canada est le troisième marché [après les États-Unis et le Royaume-Uni]. Notre objectif est de nous assurer que ces contrats soient liquides et jouissent d'un bon soutien et d'une reconnaissance généralisée, compte tenu de la valeur unique qu'ils apportent. »

Si les activités de TMX dans le secteur des contrats à terme sur obligations du gouvernement connaissent une croissance, c'est en partie grâce à la participation croissante des investisseurs internationaux sur le marché canadien, rendue possible par la prolongation de l'horaire de négociation de TMX en fonction de l'Asie et de l'Europe. La bourse affirme que quelque 5 % des opérations à TMX se déroulent à l'extérieur de l'horaire de négociation du Canada, et qu'à l'intérieur de ces heures, environ le cinquième du volume vient de l'étranger.

Hughes ajoute : « Nous avons un bureau à Hong Kong avec une équipe de quatre personnes. Nos clients là-bas négocient principalement le contrat à terme standard sur l'indice S&P/TSX 60 (SXF) ainsi que le contrat [à terme sur obligations du gouvernement du Canada] de dix ans, mais les investisseurs asiatiques s'intéressent de plus en plus aux contrats de cinq et deux ans. Nous espérons ultimement lancer la négociation de contrats sur le taux CORRA à l'intérieur de l'horaire asiatique. »

TMX a prolongé son horaire de négociation en deux temps – en 2018 pour inclure l'Europe, puis au milieu de 2021 pour inclure l'Asie.

Hughes ajoute : « La prolongation de l'horaire de négociation en fonction de l'Europe a connu un franc succès et nous permet d'accepter les opérations à partir de 7 h, heure de Londres. Compte tenu de la prolongation en fonction de l'Asie, la bourse est maintenant ouverte pendant 20,5 heures.

C'est ce qui permet, par exemple, à un fonds australien de commencer à négocier plus tard dans la journée, selon l'heure locale, et là où le soleil n'est pas encore couché, il peut continuer à passer des ordres.

Ces investisseurs effectuent toujours la majorité de leurs opérations pendant les heures de négociation canadiennes, mais font croître leurs liquidités jour et nuit. Les investisseurs négocient très activement le contrat à terme de dix ans, mais de plus en plus, ils injectent des liquidités dans ceux de cinq et deux ans. »

Avant son arrivée à TMX en 2019, M. Hughes a occupé les postes de chef, Marchés des capitaux européens à ANZ pendant presque cinq ans, puis de chef, Distribution de titres à revenu fixe, Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMOA) à la TD pendant sept ans, d'où son intérêt pour le marché australien.

Il affirme que la prolongation des heures de négociation et la maturité de la gamme de produits attirent une clientèle encore plus variée.

« La demande provient en grande partie des banques, des fournisseurs de liquidité et des firmes de négociation pour compte propre, mais un nombre croissant de gestionnaires d'actifs, de fonds souverains et de banques centrales se tournent vers nous. Nous devons impérativement varier notre clientèle de manière à ce que les fonds de couverture et les firmes de négociation pour compte propre négocient les contrats sur TICT jusqu'à 5 ans, les gestionnaires d'actifs optent pour les contrats de 5, 10 et 30 ans, et les fonds souverains négocient un peu de tout. »

Dans un contexte où les investisseurs veulent éviter les zones problématiques du monde en augmentant leur volet consacré à l'Amérique du Nord, M. Hughes espère que les gestionnaires penseront aux titres canadiens : « Tout le monde peut investir aux États-Unis. Si vous gérez un fonds de placement ou de couverture et que vous voulez vous démarquer en générant encore plus d'alpha, je vous recommande de sortir du troupeau, car vous avez la possibilité de générer de bons rendements avec les titres canadiens. »



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