Trois erreurs de négociation d’options à éviter
Bienvenue dans le monde de la négociation d'options! Que vous gériez un petit portefeuille ou que vous aspiriez à devenir le prochain grand investisseur, n'oubliez pas que tout le monde peut commettre des erreurs. Heureusement, il suffit d'avoir les bonnes connaissances pour éviter les pièges les plus courants. Dans cet article, nous allons nous pencher sur trois erreurs à éviter à tout prix lorsque vous commencez à négocier des options.
Erreur nº 1 : Négliger votre stratégie de négociation d'options
La clé du succès : une saine planification
L'une des erreurs les plus courantes chez les débutants consiste à se lancer dans la négociation d'options sans avoir élaboré de stratégie. Bien que les options permettent de dégager des profits dans diverses conditions de marché, il arrive souvent que les débutants sous-estiment l'importance de bien se préparer. Faute d'adopter une approche stratégique, ces investisseurs s'exposent à des risques inutiles et à des pertes potentielles.
Imaginez que vous projetez de faire le tour du Québec en voiture. Vous ne pouvez pas tout simplement monter à bord et partir sans avoir de carte ni de destination en tête, n'est-ce pas? Le même principe s'applique à la négociation d'options. Votre stratégie est votre feuille de route vers la réussite financière.
Supposons que vous vous intéressez au secteur de l'énergie renouvelable, qui est en pleine croissance. Vous surveillez le cours de GreenPower Energy (une société fictive cotée à la Bourse de Toronto) et vous croyez que de nouveaux incitatifs gouvernementaux feront grimper l'action au cours des prochains mois. Au lieu de vous contenter d'acheter des options d'achat et d'espérer que tout se passera bien, vous pourriez recourir à une stratégie bien pensée, qui consiste par exemple :
- à étudier les états financiers de l'entreprise et le marché de l'énergie renouvelable;
- à vous fixer un objectif de profit spécifique et une perte maximale avec laquelle vous êtes à l'aise;
- à choisir la date d'échéance qui correspond le mieux à vos perspectives sur le marché;
- à décider d'une stratégie de sortie, que l'opération soit en votre faveur ou non.
En suivant ces étapes, vous ne vous contentez pas de négocier : vous investissez dans un but bien précis.
Les investisseurs qui connaissent bien le marché des options et la dynamique des prix peuvent créer une stratégie simple ou complexe qui leur permettra d'atteindre leurs objectifs financiers. Avant d'entreprendre une opération, ils doivent tenir compte de certains facteurs et de certaines variables, notamment :
- le profil de risque et de rendement (l'évaluation du potentiel de hausse par rapport à la possibilité de perte);
- l'effet de la dépréciation liée à l'écoulement du temps (les options perdent de la valeur à mesure qu'elles approchent de la date d'échéance);
- les effets de la volatilité sur le prix des options;
- la liquidité (la possibilité de prendre une position et de la dénouer de manière efficace);
- les commissions;
- la complexité de la stratégie.
Les investisseurs qui négocient des options doivent être agiles
Cela dit, le rendement de chaque stratégie sur options est tributaire de la situation du marché. Un investisseur doit donc faire preuve d'agilité et continuellement :
- évaluer la situation du marché et déterminer ses objectifs;
- se documenter sur les stratégies sur options qui s'offrent à lui;
- établir un plan pour gérer la position;
- exécuter l'opération;
- gérer ses attentes en conséquence.
Pour démontrer l'importance d'être agile, reprenons l'exemple de GreenPower Energy. Supposons que vous ayez fait vos recherches et décidé d'acheter des options d'achat échéant dans trois mois au prix de levée de 30 $. Votre stratégie pourrait ressembler à ceci :
- Cours actuel de l'action : 25 $
- Vos perspectives : Vous vous attendez à ce que l'action atteigne 35 $ dans les deux prochains mois, car le gouvernement devrait annoncer des incitatifs en matière d'énergie renouvelable.
- Gestion des risques : Vous êtes prêt à risquer un maximum de 500 $ sur cette opération.
- Objectif de profit : Vous visez un rendement de 100 % sur votre placement.
- Stratégie de sortie : Vous prévoyez de vendre la moitié de vos options si elles atteignent votre objectif de profit, et la moitié restante fera l'objet d'un ordre stop de suivi.
Supposons qu'un mois plus tard, le gouvernement n'a toujours pas fait d'annonce et que l'action de GreenPower Energy a peu bougé. C'est là que votre agilité entre en jeu. Voici comment vous pourriez revoir votre stratégie :
- Vous réévaluez votre thèse initiale. Est-elle toujours valable? Les conditions du marché ont-elles changé?
- Vous rajustez votre calendrier. Est-il temps de vous tourner vers des options à plus longue échéance?
- Vous gérez vos risques. Vous pouvez décider de limiter vos pertes si l'action descend en dessous d'un certain seuil.
- Vous explorez d'autres solutions. Peut-être qu'à la lumière des nouvelles circonstances, vous devriez songer à une stratégie d'écart?
Si vous en êtes à vos débuts, vous avez intérêt à commencer par des stratégies simples puis, à mesure que vous gagnez en expérience, vous pouvez adopter des stratégies de plus en plus complexes. Vous pouvez commencer par des options d'achat ou de vente simples. Une fois que vous aurez bien compris le principe, vous pourrez passer à des stratégies à plusieurs pattes (comme les stratégies d'écart).
En évitant de négocier sans stratégie, vous restez maître de vos opérations sur options et maximisez vos chances de réussite. En effet, votre stratégie est votre boussole dans la mer parfois agitée des options, car elle vous aide à garder le cap et à prendre des décisions rationnelles, y compris lorsque les émotions du marché sont à leur comble.
Erreur nº 2 : Supposer que les options bon marché sont nécessairement une bonne affaire
Le « beau, bon, pas cher » ne fonctionne pas toujours avec les options
Les négociateurs en herbe font souvent l'erreur de présumer que les options bon marché offrent toujours un bon rapport qualité-prix. Après tout, on dit qu'il faut « acheter à bas prix, vendre à prix élevé », sauf que dans le cas des options, ce mantra peut entraîner de mauvaises décisions. Par conséquent, il est important de comprendre pourquoi « bon marché » n'est pas nécessairement synonyme de « valeur ».
Nous avons tous été tentés par une bonne affaire, sauf que sur le marché des options, il faut y penser à deux fois. Supposons que vous magasinez une auto. Vous trouvez une voiture d'occasion à 500 $ et vous vous dites que c'est l'affaire du siècle, sauf qu'une semaine plus tard, elle tombe en panne. Peut-on dire que vous avez fait une bonne affaire?
Prenons un exemple dans le secteur technologique canadien. Imaginez que NorthStar Tech (une autre société fictive cotée à la Bourse de Toronto) se négocie à 50 $ l'action. Vous voyez une option d'achat au prix de levée de 60 $. Elle arrive à échéance dans une semaine et se vend pour seulement 0,10 $. Vous mourrez d'envie d'acheter cette option bon marché en vous disant que si l'action monte ne serait-ce qu'un peu, vous allez faire une fortune.
Cependant, pour que cette option soit rentable, il faudrait que NorthStar Tech fasse un bond de 20 % en une semaine, ce qui serait invraisemblable à moins d'une nouvelle importante. Voilà pourquoi l'option n'était pas chère : parce que le marché trouvait que ce scénario avait peu de chances de se concrétiser.
Chose certaine, le prix des options est fondé sur la probabilité que l'option soit en jeu au plus tard à la date d'échéance. Si le cours d'une action est très éloigné du prix actuel, le prix de l'option sera faible. De même, si le cours d'une action est proche du prix de levée, l'option aura une certaine valeur.
Un autre facteur qui détermine le prix d'une option est le choix de la date. Une option qui arrive à échéance prochainement vaudra moins qu'une option dont la date d'échéance est plus éloignée.
Supposons que l'action de NorthStar Tech action se négocie à 50 $ et qu'un investisseur achète une option d'achat au prix de levée de 55 $ qui arrive à échéance dans cinq jours. Dans ce scénario, il reste très peu de temps pour que l'action progresse. Ainsi, le prix a moins de chances d'atteindre l'objectif de 55 $ dans un délai aussi court.
En revanche, une option d'achat au prix de levée de 55 $ et dont la date d'échéance est dans cinq mois donne plus de marge de manœuvre à l'investisseur. En d'autres termes, le temps joue en sa faveur. Les options qui expirent à des dates encore plus lointaines seraient plus chères, et pour cause : la probabilité d'atteindre l'objectif de 55 $ serait beaucoup plus élevée.
Au lieu de rechercher les options les moins chères, regardez du côté des options qui se rapprochent le plus du cours actuel de l'action ou qui ont le plus de temps à courir avant l'échéance. Bien que leur coût initial soit parfois élevé, elles offrent souvent de bonnes occasions de faire du profit.
Erreur nº 3 : Négliger les effets de la volatilité implicite
Un point important qui pourrait faire dérailler votre stratégie sur options
La volatilité implicite est l'un des aspects les plus importants, mais les plus souvent négligés de la négociation d'options. De nombreux négociateurs débutants commettent l'erreur de prendre leurs décisions en se fondant strictement sur la direction de l'actif sous-jacent et sans tenir compte de la volatilité implicite, qui a un effet important sur le prix des options. Cette négligence peut entraîner des résultats inattendus et des pertes potentielles – y compris lorsque la direction est la bonne.
Voyez la volatilité implicite comme une prévision météo, mais pour le monde des options. Elle indique si le marché s'attend à ce que le cours de l'action évolue dans le calme ou en pleine tempête. Une volatilité implicite élevée est un peu comme une veille d'orages violents : le marché s'attend à de vives fluctuations du cours, ce qui fait grimper le prix des options.
Prenons un exemple dans le secteur minier du Canada. GoldRush Minerals (une société minière fictive) est sur le point de publier ses résultats trimestriels. Comme le marché ne sait pas s'ils seront bons ou mauvais, la volatilité implicite est élevée.
Voici comment les choses pourraient se passer.
- Avant la publication des résultats : Une option d'achat peut être chère, étant donné que la volatilité implicite est élevée.
- Après la publication de bons résultats : Le cours de l'action grimpe, mais le prix de l'option risque de ne pas augmenter autant que prévu, compte tenu de la baisse de la volatilité implicite.
- Après la publication de mauvais résultats : Le cours de l'action diminue. Pour cette raison et parce que la volatilité implicite a reculé, l'option perd de la valeur.
Parmi les facteurs qui permettent d'établir le prix de la volatilité implicite, il y a les prévisions de bénéfices, les événements propres à l'entreprise et le contexte économique en général.
Par conséquent, lorsque le risque et l'incertitude à l'égard d'une action augmentent, il est possible que le prix de l'option augmente à son tour pour compenser ces facteurs. Par contre, si le cours de l'action bondit alors que la volatilité diminue, le prix de l'option peut baisser.
Voici un exemple d'achat d'une option d'achat pendant une période de forte volatilité implicite.
Supposons que vous achetez une option d'achat sur GoldRush Minerals au prix de levée de 70 $, alors que l'action se négocie à 62 $. L'option coûte 2,05 $ et la volatilité implicite est élevée (70 %), car la société est sur le point de publier ses résultats. Une fois que c'est fait, le cours de l'action grimpe à 66 $, mais la volatilité implicite tombe à 40 %. Malgré l'augmentation du cours, votre option pourrait ne valoir que 1,46 $, puisque la volatilité s'est effondrée.
Il serait donc faux de prétendre qu'une position acheteur sur option d'achat va nécessairement s'apprécier si le cours de l'action monte. Par conséquent, l'investisseur doit impérativement comprendre le rôle de la volatilité implicite dans le prix d'une option, car il influe sur son propre processus décisionnel.
Achat d'une option d'achat pendant une période de forte volatilité implicite
Aujourd'hui | 3 jours plus tard | ||
Cours du titre |
62,00 $ | Cours du titre | 66,00 $ |
Prix de levée |
70,00 $ | Volatilité implicite | 40,00 $ |
Temps | 30 jours | Variation due au delta | 1,21 $ |
Prime de l'option d'achat | 2,05 $ | Variation due au véga | (1,80 $) |
Volatilité implicite | 70,00 % | Variation nette | (0,59 $) |
Delta | 0,304 | Prime de l'option d'achat | 1,46 $ |
Véga | 0,06 |
Si vous vous familiarisez avec la volatilité implicite, vous pourrez éviter de payer trop cher pour des options et vous saurez mieux prédire l'évolution de leur prix lorsqu'un événement important se produit.
Conclusion
La négociation d'options peut être passionnante et rentable – à condition d'avoir les connaissances, les stratégies et la discipline nécessaires. Si vous évitez ces trois erreurs courantes – ne pas avoir de stratégie, rechercher aveuglément les options bon marché et faire fi de la volatilité implicite –, vous aurez déjà une longueur d'avance sur de nombreux débutants.
Voyez la négociation des options non pas comme un sprint, mais bien un marathon. Continuez à apprendre, restez au fait des tendances du marché et respectez votre tolérance au risque. Avec le temps et la pratique, vous aurez les compétences nécessaires pour évoluer sur le marché des options en toute confiance.
Les investisseurs avisés et disciplinés apprennent de leurs erreurs et étudient constamment le marché. Ce faisant, ils augmentent leurs chances d'atteindre leurs objectifs financiers. Ce principe vaut pour toutes les catégories d'actifs, mais tout particulièrement pour les options.
Sur ce, continuez à explorer, à apprendre et, surtout, à négocier intelligemment!
Avertissement :
Les stratégies décrites dans le présent article ne sont présentées qu'à des fins d'information et de formation. Elles ne doivent pas être interprétées comme étant des recommandations d'acheter ou de vendre quelque valeur mobilière que ce soit. Comme toujours, avant de mettre en œuvre des stratégies sur options, assurez-vous d'être à l'aise avec les scénarios proposés et d'être prêt à en assumer tous les risques.
© Bourse de Montréal Inc., 2024. Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, de distribuer, de vendre ou de modifier le présent document sans le consentement préalable écrit de Bourse de Montréal Inc. Les renseignements qui figurent dans le présent document sont fournis à titre d'information seulement. Les points de vue, les opinions et les conseils contenus dans le présent document sont uniquement ceux de l'auteur. Ni Groupe TMX Limitée ni ses sociétés affiliées ne garantissent l'exhaustivité des renseignements qui figurent dans le présent document et ne sont responsables des erreurs ou des omissions que ceux-ci pourraient comporter ni de l'utilisation qui pourrait en être faite. Ce document ne vise aucunement à offrir des conseils d'ordre juridique, comptable, fiscal ou financier ou des conseils de placement, entre autres, et on ne doit pas s'y fier à de telles fins. L'information présentée ne vise pas à encourager l'achat de titres inscrits à la Bourse de Montréal, à la Bourse de Toronto ou à la Bourse de croissance TSX. Le Groupe TMX et ses sociétés affiliées ne cautionnent ni ne recommandent les titres mentionnés dans le présent document. Bourse de Montréal et MX sont des marques déposées de Bourse de Montréal Inc. TMX et le logo de TMX sont des marques déposées de TSX Inc. et elles sont utilisées sous licence.